En France, la croissance ralentit, l’inflation s’envole
A l’image de la météo quasi estivale pour une fin octobre, l’économie française, pourtant handicapée par des prix qui continuent de flamber, refuse d’entrer dans l’hiver. Selon les données publiées, vendredi 28 octobre, par l’Insee, l’activité au troisième trimestre a bien marqué le pas, avec un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,2 %, après 0,5 % au trimestre précédent, mais elle reste positive. Pour 2022, l’acquis de croissance s’établissait donc à 2,5 % à fin septembre, un chiffre légèrement en retrait par rapport aux prévisions de l’exécutif, de 2,7 %.
L’inflation, en revanche, est bien plus allante. La hausse des prix à la consommation atteint 6,2 % en France, en octobre, sur un an, contre 5,6 % en septembre 2022 – et 2,6 % un an plus tôt. Les prix de l’alimentation caracolent en tête de l’indice, avec une hausse de 11,8 %. Les produits frais affichent même une flambée, à 16,9 % à fin octobre, contre 11,3 % un mois plus tôt. Les prix de l’énergie, qui ont connu un léger reflux en septembre, ont rebondi et affichent une hausse de 19,2 % fin octobre.
« On est face à une économie qui résiste, mais en ralentissement », souligne Nicolas Carnot, directeur des études et synthèses économiques à l’Insee. Pour les trois derniers mois de l’année, il faudra compter avec « un climat international médiocre, le problème de l’approvisionnement en énergie, des partenaires, notamment l’Allemagne, en difficulté, et l’impact du resserrement des politiques monétaires ». De ce fait, l’Insee maintient, à ce stade, sa prévision d’une croissance nulle au quatrième trimestre.
Eté contrasté pour la consommation des ménages
La consommation des ménages, l’un des principaux moteurs de l’économie française, a connu un été contrasté : étale au global sur le troisième trimestre, elle a manifesté un petit sursaut de 1,2 % en septembre, tirée par les achats d’énergie et, de manière plus surprenante, de biens manufacturés. Sur l’ensemble de la période estivale, c’est sur les courses alimentaires que les Français se sont réfrénés, avec une consommation en baisse de 1,6 %, sans aucun doute en lien avec la hausse des prix.
Le pouvoir d’achat, mis a rude épreuve sur la première moitié de l’année, a pourtant connu une aide bienvenue, avec les revalorisations du smic, des prestations sociales et des retraites entrées en vigueur au début de l’été. « Tout cela a permis d’augmenter le pouvoir d’achat de 1,7 % au troisième trimestre. Sans, toutefois, compenser la perte enregistrée en début d’année », explique Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. D’ailleurs, les Français restent prudents : le taux d’épargne est reparti à la hausse.
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