L’Assemblée nationale termine l’examen du budget par un quatrième 49.3

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Les collectivités locales, la recherche ou l’immigration n’auront finalement pas eu leur place dans le débat budgétaire à l’Assemblée nationale. Avant que les députés n’abordent ces thèmes, la première ministre, Elisabeth Borne, a interrompu les discussions, mercredi 2 novembre, en déclenchant l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, sur la première lecture du projet de loi de finances (PLF). C’est la quatrième fois, en quinze jours, que la locataire de Matignon engage la responsabilité de son gouvernement, jusqu’ici sans encombres.

Dans son discours d’une dizaine de minutes – sous les applaudissements des élus macronistes –, Elisabeth Borne a une nouvelle fois évoqué « l’alliance contre nature » de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) et du Rassemblement national (RN), qui ont adopté, lundi 31 octobre, 15 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, contre l’avis du gouvernement, pour financer la rénovation thermique des logements et le développement du ferroviaire. « Vous avez profondément bouleversé la cohérence et les équilibres du texte », a attaqué Elisabeth Borne, en visant les élus de gauche et d’extrême droite.

Depuis le vote d’une motion de censure de la Nupes par les élus d’extrême droite, le 24 octobre, la coalition présidentielle ne cesse de pourfendre « une alliance des extrêmes ». La locataire de Matignon en a profité, mercredi, pour fustiger une « générosité [qui] flirte avec la démagogie » et, selon elle, impossible à concrétiser « sans ponctionner » ces milliards « sur d’autres politiques publiques », notamment le bouclier tarifaire, qui limite la hausse des prix de l’énergie.

« C’est irresponsable, une priorité ça se finance »

Des arguments rejetés en bloc par les députés de la Nupes, après la déclaration de la première ministre. « S’ils décident de ne pas mettre l’argent sur la rénovation des logements, qui nous permet de limiter le réchauffement climatique et d’améliorer la condition de 12 millions de Français, ce n’est pas une priorité [pour eux], a tancé, devant les journalistes, la cheffe de file des députés écologistes, Cyrielle Chatelain. C’est irresponsable, une priorité ça se finance. »

Les élus « insoumis » ont, pour leur part, quitté l’Hémicycle au moment où Elisabeth Borne a démarré son allocution. La cheffe de file du groupe La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, a ensuite déploré que « la voix autoritaire continue » de la part d’un « gouvernement de récidivistes ». « On arrête les débats juste avant celui sur les collectivités locales. Ils ont fait exprès pour qu’on ne puisse pas en discuter, alors que les communes sont étranglées par les prix de l’énergie et de l’alimentaire », a-t-elle poursuivi.

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