Les grandes lignes de la future loi de programmation militaire se dessinent

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C’est sans doute le sujet qui, depuis la rentrée de septembre, dévore le plus les emplois du temps des états-majors, du ministère des armées, de la direction générale de l’armement et de bon nombre de conseillers spécialisés de Bercy, de l’Elysée et de Matignon. Mais c’est aussi, secret-défense oblige, celui sur lequel plane le plus de discrétion. Les tractations autour de la future loi de programmation militaire (LPM), qui doit planifier le budget nécessaire pour le modèle d’armée dont la France sera dotée d’ici à l’horizon 2030, progressent à pas lents. Mais, selon nos informations, un certain nombre d’arbitrages décisifs devraient enfin être rendus par Emmanuel Macron d’ici à janvier 2023.

Alors que le texte pourrait être présenté au Parlement à partir de mars 2023, plusieurs conseils de défense doivent être consacrés à la LPM d’ici à Noël. Ces arbitrages présidentiels n’épuiseront pas toutes les tractations. Le fait même d’arrêter une date butoir crispe certains acteurs du dossier. Les grandes lignes du futur projet de loi devraient néanmoins être bientôt arrêtées, à commencer par les éventuels renoncements ou décalages de programmes, notamment de frégates, de livraisons de Rafale ou de véhicules blindés, qui rendent fébriles les états-majors.

Depuis plusieurs mois, les discussions tournent autour d’une enveloppe de 400 milliards d’euros sur sept ans, allant de 2024 à 2030. Un budget colossal de 100 milliards de plus que la précédente LPM, qui couvrait la période 2019-2025, avec 295 milliards d’euros. Mais ce budget apparaît d’ores et déjà dévoré par la vertigineuse hausse de l’inflation et des coûts de l’énergie, bousculé par la relance de la course mondiale aux armements, tout en étant corseté par la planification de la dissuasion française, balisée au moins jusqu’en 2060. « Ça explose de partout », confie un initié.

Le cyber et le spatial

L’Elysée aurait cependant choisi de ne pas se bloquer avec les « retex » (retours d’expérience) fluctuants de la guerre en Ukraine. « Il ne faut pas tout sacrifier face à l’urgence des crises actuelles », estime un des principaux acteurs du dossier. « L’objectif, c’est de se poser les bonnes questions. Le but n’est pas de décider tout de suite d’augmenter ou de diminuer le nombre de chars Leclerc, ce n’est pas ça l’enjeu. Le but, c’est de définir une programmation d’ensemble », ajoute-t-il. Sur l’enveloppe financière générale, « il n’y a pas de cadrage, assure cette source, contrairement aux chiffres souvent avancés. Il nous faut toutefois préparer tous les scénarios possibles pour répondre aux évolutions constantes du contexte international. On est obligé de faire des paris ».

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