Des élections législatives partielles au défi de la mobilisation

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22 et 29 janvier : les dates du scrutin seront écrites en gros sur leurs affiches de campagne. Trois députés ont vu leur élection annulée par le Conseil constitutionnel, le 2 décembre 2022, et sont sommés de remettre en jeu leur mandat. Le philippiste Thomas Mesnier (Charente), la lepéniste Anne-Sophie Frigout (Marne) et le socialiste Bertrand Petit (Pas-de-Calais) devront défendre leur court bilan à l’Assemblée nationale. Mais, surtout, préparer les esprits à une nouvelle échéance électorale. Car, lors des partielles, l’abstention est le premier adversaire. La dernière en date, en octobre 2022, dans la 2circonscription des Yvelines, n’avait mobilisé que 22,17 % du corps électoral, contre 58,37% lors du premier tour des élections législatives, le 19 juin 2022.

« Il faut expliquer pourquoi se tient une nouvelle élection, réaffirmer l’importance du vote. Et ensuite essayer de convaincre ceux qui se déplacent de me choisir. » Thomas Mesnier, élu Horizons de la 1re circonscription de Charente, est conscient de la difficulté de l’exercice. Son adversaire, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) René Pilato, l’est tout autant. « L’abstention, c’est ce qu’il y a de plus compliqué dans cette élection : les gens de droite se mobilisent le plus », déplore-t-il.

Alors, exit la trêve des confiseurs pour l’ancien professeur de mathématiques qui, contrairement à son adversaire sortant, a « tracté », « collé » et « boité » durant les fêtes de Noël. René Pilato a accueilli, dès la première semaine de campagne, le coordinateur de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard et la députée LFI Clémence Guetté (Val-de-Marne). Car c’est en Charente que l’élection devrait être la plus serrée : seules 24 voix séparaient les deux candidats en juin 2022, avant que les juges constitutionnels ne détectent 27 suffrages irrégulièrement exprimés au second tour. « Si le niveau de participation est assez élevé, ça peut nous être favorable », espère le candidat de la Nupes. Thomas Mesnier, lui, « n’envisage pas d’autres possibilités que sa réélection ».

Rentrée politique embrasée

La rentrée politique, marquée par la présentation de la réforme des retraites, la crise énergétique et l’inflation galopante, pourrait contribuer à repolitiser les esprits. C’est du moins ce qu’espère Anne-Sophie Frigout, députée du Rassemblement national (RN) de la 2e circonscription de la Marne. Elle fera surtout campagne sur l’abrogation des zones à faibles émissions (ZFE), dans une circonscription rémoise venant d’interdire aux véhicules les plus polluants (Crit’air 4) de circuler dans l’agglomération. C’est d’ailleurs le bilan qu’elle revendique auprès de son électorat : l’élue d’extrême droite avait rédigé une proposition de loi visant à supprimer ce dispositif « profondément antirépublicain », sélectionnée par le RN pour sa niche parlementaire du 12 janvier.

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