Jean-Luc Mélenchon sur La France insoumise : « Nous vivons en ce moment une énorme crise de croissance »

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« Je ne suis pas candidat à ma succession » pour représenter La France insoumise à la présidentielle de 2027, a annoncé Jean-Luc Mélenchon sur France 2 jeudi, tout en ménageant la possibilité que des « circonstances » futures en décident autrement.

Alors que la France insoumise traverse de sérieuses perturbations, entre l’affaire Quatennens et les critiques d’une partie de ses cadres, qui s’estiment écartés de la direction du mouvement, son fondateur et chef de file a semblé prendre ses distances avec les querelles de ses amis en les appelant à s’entendre pour déterminer qui est le mieux à même de lui succéder.

« Nous vivons en ce moment une énorme crise de croissance », a assumé Jean-Luc Mélenchon tout en contestant toute forme de « purge » au sein de la France insoumise. « Je leur demande à tous d’être raisonnables, de partager » les responsabilités, a-t-il plaidé, conjurant les siens de « ne pas s’entretuer » et à privilégier « l’émulation à la compétition ».

Quant à lui, sa priorité est de « finir le travail intellectuel » et l’installation de sa fondation, a-t-il confié. « Je ne suis pas partie prenante de la bataille pour ma succession », a insisté depuis la Guyane celui qui a été candidat aux trois dernières élections présidentielles, avant de rappeler que « ce sont les circonstances qui font les candidatures ».

Adrien Quatennens devra « regagner ses galons »

S’agissant de son dauphin Adrien Quatennens, Jean-Luc Mélenchon estime qu’il devra « regagner ses galons » mais a plaidé pour le « pardon », approuvant au passage son retour à l’Assemblée nationale et l’application de la peine de quatre mois de suspension du groupe parlementaire de la France insoumise.

Adrien Quatennens, très proche de Jean-Luc Mélenchon, a été condamné le 13 décembre à l’issue d’une reconnaissance préalable de culpabilité pour « violences sans incapacité commise par conjoint » entre octobre et décembre 2021, ainsi que pour « envoi régulier et malveillant de messages » à son épouse entre août et septembre 2022.

Son groupe avait alors décidé de son exclusion pour quatre mois. Mais le long entretien télévisé qu’il a accordé le lendemain de sa condamnation a provoqué de vives réactions chez un certain nombre de députés et de militants insoumis, certains allant jusqu’à demander son exclusion définitive.

« En fonction des actes de monsieur Quatennens, on verra si, après le 13 avril, il réintègre le groupe », a déclaré jeudi sur France 2 Alexis Corbière, un des cadres de la France insoumise qui estime avoir été écarté de la direction du mouvement.

La Nupes va organiser une « énorme campagne » sur les retraites

Sur la réforme des retraites, Jean-Luc Mélenchon a convoqué le souvenir de la campagne contre le traité constitutionnel européen en 2005 pour démontrer « qu’on peut renverser une tendance », estimant que la précédente réforme des retraites en 2020 avait elle aussi été « bloquée ».

Le gouvernement, qui a présenté son projet de report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans mardi, « va faire tout ce qu’il peut pour écœurer les gens », a affirmé sur France 2 l’ancien candidat à la présidentielle. Et « nous tout faire pour les motiver et [les] mettre en mouvement », a-t-il prévenu, se réjouissant de voir en l’unité syndicale « un formidable appui ».

Insistant sur le rôle déterminant de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) qui mènera une « énorme campagne » contre la réforme, Jean-Luc Mélenchon a promis que celle-ci livrerait la bataille parlementaire et ce malgré un « projet de rectification du budget de la Sécurité sociale qui est un 49.3 déguisé ».

Le Monde