Réforme des retraites : un tiers des économies réalisées est destiné à l’aménagement des carrières, selon Stanislas Guerini

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Un tiers des économies réalisées par la réforme des retraites sera utilisé pour mieux aménager les carrières de tous, a affirmé, samedi 21 janvier, le ministre de la fonction publique, Stanislas Guerini, sur Franceinfo :

« Ce qui est en jeu derrière la réforme, c’est comment on aménage les carrières. C’est aussi pour ça que cette réforme va consacrer beaucoup d’efforts – un tiers des économies dégagées (…) – à pouvoir se doter d’outils pour mieux aménager les carrières. »

Sur les 17,7 milliards d’euros d’économies visées d’ici à 2030, 6 milliards d’euros seront destinés à « corriger les injustices », a-t-il précisé, soulignant que « c’est sans comparaison avec les réformes des retraites précédentes ». « La réforme de 2010, c’est 30 milliards d’euros d’économies, dont 1,5 milliard était consacré à corriger les injustices », a-t-il dit.

Parmi les dispositifs envisagés, le ministre a notamment mis en exergue l’introduction de « la retraite progressive » pour les professeurs. « Elle permet de se mettre à temps partiel à la fin de la carrière sans perdre de rémunération, car on va pouvoir bénéficier par anticipation de sa pension de retraite », a rappelé M. Guerini.

La réflexion porte aussi, selon lui, sur « comment on peut permettre de rendre une fin de carrière plus acceptable, comment on peut permettre davantage aux fonctionnaires de changer de métier, d’avoir plus de mobilité ».

Une réforme qui « réclame un effort à tout le monde »

« Il faut dire aux jeunes de ne pas se faire instrumentaliser, cette manifestation aujourd’hui est en réalité poussée par La France insoumise », a dénoncé M. Guerini, avant la deuxième manifestation parisienne contre la réforme, prévue samedi après-midi. Ce rassemblement, à l’appel d’une dizaine d’organisations de jeunes, est soutenu par La France insoumise après les manifestations intersyndicales de jeudi, lesquelles ont mobilisé « plus de 2 millions » de personnes, selon la CGT, et 1,12 million, selon le ministère de l’intérieur.

« Plus globalement, il faut absolument continuer à convaincre, à présenter dans le détail le projet de réforme des retraites que le gouvernement a préparé », a également exhorté le ministre. « Je vois des jeunes qui n’ont pas confiance dans le système de retraite, qui disent qu’ils ne sont pas sûrs à la fin de leur carrière d’avoir une retraiteC’est justement pour ces prochaines générations que nous faisons une réforme dont nous avons conscience qu’elle n’est pas populaire, elle réclame un effort à tout le monde », a-t-il poursuivi.

Ignorant la ligne fixée à son gouvernement d’éviter les coups de menton, Emmanuel Macron a rappelé, jeudi soir depuis l’Espagne, que la démocratie suppose de respecter sa légitimité électorale. Peu importe l’ampleur de la contestation, « nous devons faire cette réforme », a-t-il lancé : « J’ai dit les choses clairement pendant la campagne [présidentielle]. »

Même si une partie de ses électeurs l’ont désigné pour faire barrage à la candidate de l’extrême droite. « Il me semble que j’ai été opposé à Marine Le Pen parce que les Français ont choisi que je sois au second tour. » « Ça ne veut pas dire que tous les gens qui ont voté pour votre serviteur au second tour [approuvent]. (…) Mais il y a aussi eu un premier tour qui m’a placé en têteOn ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu d’élection il y a quelques mois », a-t-il insisté.

Cet argumentaire du chef de l’Etat détonne avec ses déclarations passées. « Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté pour moi non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite, disait le président réélu le 24 avril 2022. J’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir ». Neuf mois plus tard, place à la « détermination », a prévenu le président de la République.

Le Monde avec AFP