Parti socialiste : Olivier Faure propose une « direction collégiale » à Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy

La crise n’en finit pas à la tête du Parti socialiste (PS). Alors que le premier secrétaire, Olivier Faure, a été réélu de justesse à la tête du parti après recomptage des voix et sur fond d’accusations de fraudes, ce dernier a annoncé, lundi 23 janvier, avoir proposé à ses adversaires battus, Nicolas-Mayer Rossignol et Hélène Geoffroy, une « direction collégiale ». Il s’est, en revanche, opposé à l’idée d’avoir « trois ou quatre premiers secrétaires » à la tête du parti à la rose.
« Ils m’ont demandé d’organiser un directoire », a rapporté Olivier Faure depuis le siège du parti, situé à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), à l’issue d’une réunion avec ses deux concurrents. « Je leur ai dit que j’étais favorable à un outil collégial, qui permette à chacun de se sentir associé à toutes les décisions qui sont celles d’un parti politique », a-t-il détaillé.
Celui qui est le chef de file du Parti socialiste depuis 2018 a rappelé avoir remporté le scrutin et avoir devancé d’une large tête ses deux concurrents lors du premier tour du 12 janvier, avec « 49 % des voix », devant « un deuxième [Nicolas-Mayer-Rossignol à] 30 % » et « une troisième », Hélène Geoffroy, qui a réalisé un score de 20 %. Voilà pourquoi, selon lui, le PS ne peut pas « mettre tout le monde sur la même marche du podium ».
Pas de recomptage des voix ni de nouvelle élection
A l’issue de cette réunion tripartite, « personne n’a redemandé à rouvrir la commission de récolement », chargée de réexaminer le vote des militants, comme c’était encore le cas dans la matinée, a assuré Olivier Faure. Un nouveau décompte réalisé dimanche par cette commission a confirmé l’élection de ce dernier, avec 51,09 % des voix, face aux 48,91 % récoltés par le maire de Rouen.
Le député de Seine-et-Marne a aussi refusé l’idée d’un nouveau vote, réclamé par Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin et cheffe de file des hollandistes. A l’approche du congrès du parti qui doit se tenir à Marseille de vendredi à dimanche, « ça va être difficile » et « je ne suis pas sûr que dans la période [de contestation sociale] qui s’ouvre la priorité soit de revenir voter les prochaines semaines », a-t-il expliqué, tout en précisant que Nicolas Mayer-Rossignol était du même avis.
Les deux hommes ont aussi fait savoir aux journalistes présents au siège que le premier secrétaire avait proposé à Nicolas Mayer-Rossignol la tête de liste du PS aux élections européennes de 2024. Ce dernier a décliné la proposition et ajouté dans un tweet acerbe : « On ne m’achète pas avec des postes. »
« La proposition était liée au doute exprimé par NMR [Nicolas Mayer-Rossignol] sur la ligne de la campagne européenne. Conduire la liste, quelle meilleure façon de s’assurer du contenu de la campagne ? », a rétorqué quelques heures plus tard M. Faure sur Twitter. Afin de trouver un accord avant la tenue du congrès du parti à Marseille, les trois participants à la réunion ont par ailleurs confirmé qu’ils se reverraient lors des prochains jours, après avoir consulté leurs soutiens respectifs.
« J’ai bon espoir que chacun revienne à la raison et à quelque chose de positif et de collectif », a déclaré Nicolas Mayer-Rossignol à la sortie de la réunion. Cette dernière « était très sérieuse et très grave, parce que la situation est dramatique pour le PS (…). Nous nous sommes dit les choses clairement, il faut maintenant trouver les solutions », a conclu le maire de Rouen.