Médicaments : le gouvernement lance un plan anti-pénuries

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Des bocaux d’amoxicilline contenant chacun 10 gélules sont conditionnés dans une caisse, dans le préparatoire d’une pharmacie à Paris, le 13 janvier 2023.

Anti-infectieux, antiépileptiques, antibiotiques, antidiabétiques… Les ruptures d’approvisionnement de produits de santé sont devenues le fléau quotidien des pharmaciens et des médecins hospitaliers. Elles ne cessent de s’aggraver en France depuis quinze ans. Face à la situation, le gouvernement a annoncé, vendredi 3 février, le lancement d’un comité de pilotage sur les médicaments, destiné à poser les jalons d’une « nouvelle stratégie en matière de prévention et de gestion des pénuries ».

A l’issue d’une réunion avec les acteurs du secteur de la santé, parmi lesquels figuraient les représentants de patients, les professionnels de santé et les industriels du médicament, ce comité de pilotage, sous l’égide des ministères de la santé et de l’industrie, a ainsi esquissé une série de chantiers à mettre en œuvre au cours des prochains mois. Ils constitueront la trame de la future feuille de route des prochaines années pour lutter contre les pénuries de produits de santé, qui sera présentée en juin.

Le phénomène des pénuries n’est pas nouveau. Au début du printemps 2020, la première vague de Covid-19 avait déjà mis en lumière les difficultés d’approvisionnement sur certains médicaments en cas de crise. Trois ans plus tard, la situation a toutefois pris une tournure critique. En 2022, plus de 3 000 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur étaient signalés en rupture ou risque de rupture par les industriels pharmaceutiques. Ils étaient 1 504 en 2019.

« Sécuriser la prise en charge de nos concitoyens »

Le point d’orgue a été atteint cet automne, lorsque les formes pédiatriques du paracétamol et de l’amoxicilline, deux basiques des armoires à pharmacie parmi les plus consommés en France, ont commencé à manquer au comptoir des officines. Après avoir, au début de l’automne, relativisé l’ampleur de ces pénuries, le gouvernement a redoublé d’efforts cet hiver pour y remédier. Vendredi, il a annoncé la poursuite, « jusqu’à ce que la situation s’améliore de façon pérenne », des mesures de crise mises en place sur ces deux produits, dont notamment le rationnement des stocks, l’interdiction des exportations par les grossistes et le recours aux préparations magistrales par les pharmaciens.

Les tensions sur l’amoxicilline devraient par ailleurs s’estomper avec la livraison par Biogaran et GSK, sous une quinzaine de jours, de plus d’un million de flacons de cet antibiotique, fabriqué sur le site de Mayenne, dans l’ouest de l’Hexagone. « Dès la semaine prochaine, 750 000 boîtes d’amoxicilline seront livrées aux pharmacies. Au total, cet approvisionnement supplémentaire représente l’équivalent d’un mois de consommation de ce produit », détaille Jérôme Wirotius, directeur général du laboratoire Biogaran et vice-président du Gemme, l’organisation des fabricants de médicaments génériques en France, qui se réjouit des mesures anti-pénuries annoncées par l’Etat.

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