Réforme des retraites : à deux jours de la fin des débats, Macron critique des oppositions sans « boussole » et le RN dépose une motion de censure

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Manifestation contre la réforme des retraites à Paris, le 11 février.

Il ne s’était jusqu’ici exprimé qu’à de rares occasions en public sur la réforme des retraites, toujours en cours d’examen au Parlement. Emmanuel Macron a estimé, mercredi 15 février lors du conseil des ministres, que les oppositions de droite comme de gauche « n’ont plus de boussole et sont totalement perdues » dans le débat sur les retraites, ont fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) deux participants. Des propos confirmés au Monde par un participant au conseil des ministres.

« Ils [les opposants] sont totalement perdus et considèrent comme d’habitude que les Français ne sont que le décor de leur action faute d’être au cœur de leurs préoccupations », a ajouté le chef de l’Etat, selon ces deux sources, qui ont confirmé des propos rapportés initialement par Le Figaro.

Dans une allusion à la droite, il a fait remarquer que « ceux qui ont défendu les 65 ans secs il y a moins d’un an s’opposent maintenant aux 64 ans avec accompagnements ». Le président a aussi critiqué ceux, à gauche, « qui ont défendu et fait voter la réforme Touraine » sous la présidence du socialiste François Hollande et « la dénoncent désormais ».

En outre « la gauche nous demande depuis des semaines d’en faire plus sur le chômage des seniors, mais applaudit debout avec le RN lorsqu’elle réussit à supprimer une mesure pensée à cet effet », a-t-il ajouté. M. Macron faisait référence au rejet, mardi soir, par les députés, d’un article de la réforme des retraites instaurant un « index seniors » pour mesurer dans les entreprises l’emploi des salariés âgés, un revers pour l’exécutif.

Le RN dépose une mention de censure

Les députés à l’Assemblée nationale lors de l’examen de la réforme des retraites, le 15 février.

Pour que ces mêmes députés opposés à la réforme « puissent exprimer leur rejet de ce texte », Marine Le Pen a déposé une motion de censure avec son groupe du Rassemblement national (RN).

Alors que les débats doivent prendre fin vendredi, à minuit, « il apparaît clairement qu’aucun vote ne sera possible sur l’article 7 » faisant passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, « et encore moins sur l’ensemble du projet de loi », explique la leader d’extrême droite dans le texte de sa motion. Cette dernière devra être débattue et soumise au vote dans un délai compris entre quarante-huit heures après son dépôt – soit vendredi, 17 h 55 – et trois jours de séance après, soit mercredi 22 février. Les autres groupes ont aussitôt exclu de voter cette motion, la vouant à l’échec.

« Les quelques jours de discussions dans l’hémicycle ont montré qu’en réalité la mesure majeure du texte était bien le passage de l’âge de départ à 64 ans et que le reste des mesures était des artifices nullement à même de compenser la brutalité, l’injustice et le caractère antisocial de cette réforme », écrit Mme Le Pen dans son texte, en considérant qu’« il serait par conséquent antidémocratique que les représentants de la nation ne puissent pas s’exprimer sur cette réforme ».

Le Monde avec AFP