Les Républicains : démis de ses fonctions de numéro deux du parti, Aurélien Pradié dénonce une décision « contraire à l’exigence du rassemblement »

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Aurélien Pradie, Eric Ciotti et Olivier Marleix prennent la parole lors d’un débat sur le plan de réforme des retraites à l’Assemblée nationale à Paris, France le 17 février 2023.

Aurélien Pradié, démis de ses fonctions de numéro deux du parti Les Républicains (LR), a dénoncé, dimanche 19 février dans un communiqué, une décision « contraire à l’exigence du rassemblement et au respect de tous nos adhérents ».

Evincé samedi par le président de LR, Eric Ciotti, après avoir exprimé à plusieurs reprises des positions à contre-courant de son parti sur la réforme des retraites, le député du Lot a assuré préférer sa « liberté de conviction à un poste quelconque ». Il a également précisé qu’il « reste et resterai[t] toujours fidèle à [s]a famille politique ».

Maintenant une ligne intransigeante, notamment sur la prise en compte des carrières longues, M. Pradié menaçait de ne pas voter la réforme en examen à l’Assemblée, alors même que la direction de son parti semblait avoir conclu un accord avec le gouvernement.

« Je refuserai toujours que la droite devienne peu à peu la béquille conciliante de la macronie », a encore fustigé dimanche M. Pradié, en dénonçant « des négociations d’arrière-cuisine politique ». « Cette réforme des retraites reste injuste et mal préparée. Face au gouvernement, les Français attendent des Républicains de la force, de la justice et du respect », a-t-il ajouté.

M. Pradié exaspérait l’aile libérale et conservatrice du parti

L’élu du Lot, qui réclamait notamment qu’une personne ayant commencé à travailler avant 21 ans n’ait pas à cotiser plus de 43 ans pour partir à taux plein, avait fini par obtenir gain de cause auprès de son groupe vendredi. « Ce soir-là, nous avons réussi à rassembler toutes les oppositions et une partie de la majorité derrière notre position. Nous devons en être fiers », a plaidé ce chantre d’une « droite populaire ».

Les « prises de positions répétées » de M. Pradié n’étaient « plus conformes avec les valeurs de cohérence, d’unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine », a justifié samedi M. Ciotti dans un communiqué, dénonçant aussi une « aventure personnelle » qui « ne peut se substituer à l’action collective et à l’esprit de responsabilité ».

« Le seul sort qui compte, c’est celui des Français pour lesquels nous sommes engagés. Des convictions, ça se défend. Sans relâche », a réagi député du Lot dans un tweet publié quelques minutes après la parution du communiqué LR.

Avec ses positions tranchées et sa parole parfois rugueuse, M. Pradié exaspérait l’aile libérale et conservatrice du parti, notamment les sénateurs inquiets de voir chaque concession sur les retraites détricoter un texte très proche de leurs propres souhaits. Son omniprésence dans les médias a aussi irrité. « On ne pouvait pas continuer avec ce spectacle déplorable où des députés clowns ne cherchent qu’à faire des coups sans jamais travailler sur le fond », a ainsi affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) l’eurodéputée Agnès Evren.

M. Ciotti, qui a pris sa décision vendredi soir après avoir sondé le groupe, a annoncé sa décision à M. Pradié par SMS, n’ayant pu le joindre par téléphone.

Le Monde avec AFP