A Saint-Brévin-les-Pins, partisans et opposants à un centre d’accueil de demandeurs d’asile manifestent chacun leur tour

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Des manifestants soutiennent l’établissement d’un centre pour migrants, à Saint-Brévin-les-Pins, dans la Loire-Atlantique, le 25 février 2023.

Un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile, deux manifestations. La petite commune de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique) a vu défiler entre sa place du marché et sa mairie tantôt des partisans, tantôt des opposants à ce projet. Samedi 25 février, la gendarmerie les dénombrait respectivement à 900 et 380 personnes.

Dans la matinée, les partisans du projet ont défilé avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre », « Fraternité », « Pour les libertés et contre les idées d’extrême droite », et en scandant le slogan « Saint-Brévin, terre d’accueil ». Dans le cortège, on pouvait voir des drapeaux de la CGT, de la Ligue des droits de l’homme, de la Cimade ou encore d’Emmaüs. « On est favorable à l’accueil des migrants, on affirme que Saint-Brévin doit rester une terre d’accueil », a expliqué Philippe Croze, président du Collectif des Brévinois attentifs et solidaires, selon qui une centaine de personnes doivent être accueillies dans le nouveau centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA), à partir de la fin de l’année.

« Quand quelqu’un a besoin d’aide, il faut être là »

« Chaque personne est un être qui a besoin de liberté, de solidarité, de justice, de fraternité, et quand quelqu’un a besoin d’aide, il faut être là », a estimé Christine, 66 ans, interrogée par l’Agence France-Presse (AFP). Elle était venue depuis le département voisin, la Vendée, pour manifester. Quelque 250 manifestants sont par la suite restés dans le centre-ville, jusqu’à ce que les manifestants opposés au projet de CADA se rassemblent devant la mairie en début d’après-midi. Les forces de l’ordre ont maintenu les deux groupes à distance, dans une ambiance tendue.

Des affiches sur lesquelles on peut lire « Nous sommes tous des fils de migrants ! » placardées lors d’une manifestation de soutien à l’établissement d’un centre pour migrants à Saint-Brévin-les-Pins, dans l’ouest de la France, le 25 février 2023.

« L’immigration est néfaste pour eux, comme pour nous »

Les opposants au projet, qui déplorent la proximité entre le futur CADA et une école, ont scandé le slogan « La France aux Français », arboré des drapeaux du parti d’extrême droite Reconquête ! d’Eric Zemmour, ainsi qu’une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Oui à l’immigration contrôlée, non M. Macron, pas n’importe comment ! Pas n’importe où ! 110 migrants dans l’enceinte de notre école, scandaleux ».

« Je suis contre toute augmentation des migrations et l’Etat ne prend pas les moyens qu’il faut pour empêcher les migrants de venir par terre, par mer », a fait valoir Olivier, un manifestant de 82 ans, interrogé lui aussi par l’AFP. « Notre démarche n’est pas du tout raciste, mais vise au contraire à montrer, aussi bien aux Français qu’aux migrants, que l’immigration est néfaste pour eux, comme pour nous », a argué, pour sa part, Alain Escada, président de l’organisation catholique traditionaliste Caritas.

Le 11 décembre, deux précédentes manifestations d’opposants et de partisans au projet de CADA avaient rassemblé respectivement 150 et 250 personnes à Saint-Brévin-les-Pins.

Le Monde avec AFP