Guerre en Ukraine : LFI doute de l’efficacité du mandat d’arrêt international visant Vladimir Poutine

Get real time updates directly on you device, subscribe now.

L’international, un débat souvent anesthésié, perd encore en intensité à l’heure où la crise autour de la réforme des retraites prend un nouveau tour. Pourtant, à bas bruit, il continue de traverser la classe politique. Mardi 21 mars au matin, sur Franceinfo, le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, interrogé sur l’émission d’un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre contre Vladimir Poutine par la Cour pénale internationale (CPI), a estimé : « Je ne suis pas sûr que ça apporte grand-chose, je trouve plus intéressante l’initiative prise par la Chine de proposer un plan de paix, c’est quelque chose qui peut être une solution. » « La France ferait mieux d’essayer de participer à une initiative coordonnée », a-t-il ajouté.

Le passage a fait bondir les eurodéputés du groupe Renaissance, et réactivé les clivages autour du conflit ukrainien, à l’heure où le président russe est accusé par La Haye de la « déportation » de milliers d’enfants ukrainiens. Le député du Val-d’Oise Arnaud Le Gall (LFI), conseiller aux questions internationales du groupe parlementaire, développe : « Nous n’avons rien contre ce mandat d’arrêt, au contraire. Mais il est purement symbolique : le statut de Rome [signé en 1998, qui a créé la CPI] n’a été ratifié ni par la Russie, ni par les Etats-Unis, ni même par l’Ukraine. »

Le député du Val-d’Oise juge la légitimité de la CPI contestée de longue date, tout en ajoutant qu’« il n’en reste pas moins que c’est un message fort de rappeler que Poutine a commis des crimes de guerre ». Quant à la Chine, elle « essaie (…) de jouer un rôle de médiateur, tout en préservant ses relations avec la Russie », dit-il, notant que « Pékin voit ses calculs facilités par le champ libre laissé par les Occidentaux sur le terrain de la médiation ». Les « insoumis » en veulent pour preuve les déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky : ce dernier voyait comme « positif » le 24 février, « que la Chine commence à parler de l’Ukraine ».

Eternellement divisée

Constante, la position de LFI reste aux antipodes de celle de la majorité des députés à l’Assemblée nationale. Le débat autour de l’Ukraine devrait d’ailleurs revenir dans l’Hémicycle la semaine prochaine. Mardi soir, dans l’enceinte du Palais-Bourbon, députés macronistes, Les Républicains, socialistes, écologistes, et du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) étaient réunis dans une conférence en prévision de l’examen, dans une semaine, de la proposition de résolution transpartisane « portant sur la reconnaissance et la condamnation de la grande famine de 1932-1933 [en URSS], connue sous le nom d’Holodomor, comme génocide ». Soit tous les membres de l’« arc républicain », souligne-t-on du côté de Renaissance. Communistes, « insoumis » et députés du Rassemblement national n’y participeront pas.

Il vous reste 25.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.