Corse : un an après la mort d’Yvan Colonna, le FLNC multiplie les actions
Le Front de libération nationale corse (FLNC) a revendiqué 17 attentats dans un communiqué, mardi 21 mars, un an après la mort du militant indépendantiste.
Par JLB avec AFP

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En Corse, le Front de libération nationale corse (FLNC) est toujours très actif, un an après la mort d’Yvan Colonna, décédé des suites de son agression en prison. Le mouvement indépendantiste clandestin a dénoncé une nouvelle fois la politique de l’État dans l’île, dans un communiqué. Ce document de trois pages s’accompagne d’une liste de 17 attentats ayant visé des résidences secondaires, dont l’action commando de dimanche soir qui a ciblé trois maisons en chantier sur les communes de Villanova et Alata, proches d’Ajaccio.
Selon le FLNC, la politique consistant à « multiplier les autorisations de permis de construire et les facilités au bénéfice d’une colonisation de peuplement », c’est-à-dire au bénéfice de résidents non corses, est une stratégie qui « consiste à nier les droits du peuple corse sur sa terre ». Les militants nationalistes mettent d’ailleurs en garde « les banques qui financent les prêts à la construction ou l’achat de maisons aux Français, et les assurances qui assurent leurs biens ».
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Un « combat pour la liberté du peuple corse »
Concernant les discussions en cours entre les élus insulaires et Paris, après l’engagement du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en mars 2022, de discuter de l’avenir de l’île, et ce, jusqu’à « une potentielle autonomie », le FLNC refuse par avance « un quelconque statut de décentralisation administrative ». « Tant que nous ne connaîtrons pas les tenants et les aboutissants de la future évolution institutionnelle, si elle voit le jour, nous serons obligés de garder actif notre combat pour la préservation de notre peuple », insiste le FLNC.
Sur la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, après son agression le 2 mars 2022 à la maison centrale d’Arles, dans les Bouches-du-Rhône, où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Érignac en 1998 à Ajaccio, le FLNC parle d’un « crime d’État ». Il accuse les « institutions françaises » de vouloir « étouffer […] une opération de vengeance des grands corps de l’État », dans ce communiqué authentifié transmis à Corse-Matin.
La fin du texte concerne la nouvelle organisation clandestine GCC (Ghjuventù Clandestina Corsa), officiellement apparue en février, qui expliquait marcher « sur les traces du FLNC ». Le FLNC prend acte de cette « apparition d’un nouveau sigle clandestin », mais regrette cependant qu’« un peu d’empressement leur [ait] fait prendre la paternité d’actions » qui étaient en fait les siennes : « Cette méthode est à bannir », avertit le texte, en rappelant que le FLNC, « n’a pas encore cessé son combat pour la liberté du peuple corse ».
Le dernier communiqué de revendication du FLNC remontait au 11 juillet 2022.
Source: lepoint.fr