Fédération française de tennis : la plainte susceptible d’embarrasser Amélie Oudéa-Castéra

L’affaire éclate dans un climat déjà orageux au sein de la Fédération française de tennis (FFT), alors que plusieurs salariés et ex-employés ont récemment témoigné de manière anonyme dans les médias, décrivant notamment un « management brutal » et s’inquiétant de la gestion financière de l’institution. Selon une information révélée par RMC Sport, L’Equipe et Mediapart, une plainte a été déposée le 16 mars au Parquet national financier (PNF), pour « détournement de biens » et « corruption » au sein de la FFT. Cette plainte, dont Le Monde a pris connaissance, « est toujours à l’étude », selon le PNF. Elle pourrait, par ricochet, fragiliser la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra, qui a exercé les fonctions de directrice générale de la FFT du 5 mars 2021 à sa nomination au gouvernement, en mai 2022.
Les sept plaignants sont principalement des dirigeants ou d’anciens dirigeants de la FFT. Parmi eux, Alain Moreau (actuel président de la Ligue Nouvelle-Aquitaine), Pascal Da Costa (membre du Conseil supérieur de tennis), Thierry Grandgeorge (ancien président de la Ligue Centre-Val de Loire) ou encore Stéphane Thomann (président du comité Haut-Rhin).
Si la plainte a été déposée contre X, elle vise en particulier le président de la FFT, Gilles Moretton, et deux de ses proches, Hughes Cavallin, son ancien directeur de cabinet, et Jean-Luc Barrière, trésorier général de la FFT, cités dans le document de 13 pages.
« Dans le cadre de leurs fonctions respectives, ceux-ci ont organisé le détournement de billets du tournoi de Roland-Garros au préjudice de la FFT et leur accession aux plus hautes instances de la fédération leur a permis, aux moyens de nouveaux abus de leurs fonctions, de s’exonérer des conséquences de leurs méfaits », décrit la plainte envoyée au PNF. Selon nos informations, les faits présumés contenus dans la plainte avaient été déjà relayés à un magistrat du parquet de Paris, en mai 2022, par un ex-élu de la FFT.
« Ventes illicites de nombreux billets »
« Mes clients ont déposé plainte car ils ont constaté que les organes de direction de leur association, la FFT, n’avaient pas pris les mesures nécessaires, indique leur avocat Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, qui est par ailleurs, dans une autre affaire, le conseil de l’ex-président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte. Les plaignants ne sont pas de simples adhérents mais des personnes, établies aux quatre coins de la France, qui exercent ou ont exercé des fonctions importantes au sein de la FFT et des ligues régionales et ne sont candidats à rien aujourd’hui. »
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