Réforme des retraites : les syndicats invités à Matignon, nouvelle journée de mobilisation le 6 avril

Pas question d’appuyer sur le bouton pause. A l’issue de leur dixième journée nationale d’action contre la réforme des retraites, les treize organisations de salariés et de défense de la jeunesse, regroupées en intersyndicale, ont indiqué, mardi 28 mars, qu’elles donnaient, de nouveau, « rendez-vous » à toute la population pour continuer le combat. L’annonce de cette démonstration de forces, programmée pour le jeudi 6 avril, intervient dans un contexte où des leaders du mouvement social et le gouvernement s’envoient mutuellement des messages pour essayer de renouer le dialogue, dans une certaine confusion.
Pour la énième fois, les treize coalisés ont réaffirmé leur détermination, mardi, même si la participation aux manifestations était en recul. Selon le ministère de l’intérieur, quelque 740 000 personnes ont défilé sur l’ensemble du territoire, tandis que l’intersyndicale en a dénombré « plus de 2 millions » en grève et dans les cortèges. Les chiffres s’avèrent moins élevés que lors de la précédente mobilisation du 23 mars (1,08 million d’après la police, plus de 3 millions à en croire les représentants des travailleurs) et très inférieurs au record enregistré le 7 mars (1,28 million d’un côté, plus de 3 millions de l’autre).
Après les tentatives infructueuses, de la part de l’intersyndicale puis de l’Elysée, de rouvrir des discussions au cours des deux dernières semaines, de nouvelles initiatives ont été prises, mardi. La première ministre, Elisabeth Borne, a invité les treize alliés à « un entretien », sans préciser le contenu des échanges. Plusieurs dates ont été soumises : lundi 3, mardi 4 ou mercredi 5 avril.
« En pleine réflexion »
Cette main tendue a été diversement commentée par la partie adverse. « On ira, a déclaré Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, invité sur TMC. On en a parlé entre nous. On pense collectivement qu’il faut y aller pour porter nos propositions. » D’autres responsables d’organisations de salariés se sont montrés un peu moins allants, lors de la conférence de presse que les treize coalisés ont tenue, mardi soir. « On verra au niveau de l’intersyndicale quelle suite on lui donne et, surtout, quel ordre du jour [Mme Borne] nous propose », a confié Patricia Drevon, secrétaire confédérale de Force ouvrière, en soulignant que l’objet d’une telle rencontre ne peut porter que sur la revendication de l’abandon de la retraite à 64 ans « et pas autre chose ». « On a besoin de temps pour savoir si on va s’y rendre », a renchéri Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires. Et d’insister, elle aussi, sur le fait qu’« il s’agira de parler de la réforme des retraites, avec des conditions évidemment ».
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