Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT

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Sophie Binet va devenir la secrétaire générale de la CGT.

Coup de théâtre à la Confédération générale du travail (CGT). Les instances de la centrale syndicales n’avaient plus que quelques heures pour se mettre d’accord sur un nom pour succéder à Philippe Martinez, qui devait être annoncé aux quelque 1 000 délégués réunis en congrès vendredi 31 mars jusqu’à midi. Ce ne sera finalement ni Marie Buisson, candidate de l’équipe sortante, ni Céline Verzeletti, mais Sophie Binet. C’est la première femme à occuper ce poste depuis la création de l’organisation, en 1895.

A l’issue d’une nuit et d’une matinée mouvementées, une troisième voie a donc émergé autour de la secrétaire générale de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict), le syndicat des cadres de la CGT.

Ce choix surprise survient après une semaine de congrès houleux, en pleine bataille contre la réforme des retraites et à quelques jours d’une réunion de l’intersyndicale à Matignon, à l’invitation d’Elisabeth Borne.

Ancienne membre de l’UNEF

« L’intersyndicale unie » rencontrera la première ministre « pour exiger le retrait de la réforme » des retraites, a confirmé vendredi la nouvelle secrétaire générale dans son discours. Elle a cependant dit l’opposition de la CGT à l’hypothèse d’une « médiation » conformément à un « appel » voté jeudi soir au congrès, qui prend ses distances avec cette idée portée par l’intersyndicale et approuvée par Philippe Martinez mardi.

En déplacement dans la Nièvre, Elisabeth Borne s’est réjouie de la réponse de l’intersyndicale. « Je suis à l’écoute et je me réjouis que l’intersyndicale réponde à mon invitation », a déclaré la cheffe du gouvernement, jugeant en outre que l’accession de Mme Binet à la tête de la confédération était « une bonne nouvelle pour toutes les femmes ».

Sophie Binet, née en 1982, est une ancienne membre du syndicat étudiant UNEF et ancienne conseillère principale d’éducation. Elle était à la tête de l’Ugict depuis 2018. Issue de la commission exécutive confédérale, la direction élargie de la CGT, elle était référente du collectif Femmes mixité, et engagée sur les questions environnementales et l’égalité hommes-femmes. Candidate « par défaut » selon certains, elle aura la lourde tâche de recoller les morceaux d’une CGT profondément divisée, à un moment où la centrale est en première ligne dans la lutte contre la réforme des retraites.

Céline Verzeletti membre du bureau

Le bureau confédéral de la CGT a été présenté dans la foulée de l’élection de Mme Binet, avec comme administrateur le leader de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, qui devient ainsi le numéro deux du syndicat. Céline Verzeletti, candidate pressentie pour prendre la tête de la CGT mais finalement écartée, est également membre du bureau.

Ont aussi été élus Catherine Giraud, secrétaire générale de l’union départementale de la Vienne, Nathalie Bazire (Manche), Mireille Stivala (fédération santé et action sociale) et Sébastien Ménesplier (mines-énergie). Boris Plazzi, secrétaire confédéral chargé des salaires, Gérard Ré, secrétaire général de l’union des Alpes-maritimes, et Thomas Vacheron, membre de la direction confédérale, font aussi partie du bureau.

Le Congrès avait démarré dans une atmosphère tendue lundi, une vingtaine de membres de la fédération du commerce étant entrés de force dans la salle des débats pour protester contre le fait qu’ils ne puissent y siéger. Mardi, les congressistes ont rejeté le rapport d’activité de la direction sortante (50,32 % des voix contre), un événement sans précédent dans l’histoire de la CGT et un désaveu majeur pour Philippe Martinez et sa dauphine.

Le Monde avec AFP