Elisabeth Borne poursuit ses rencontres avec les syndicats, toujours avec la réforme des retraites comme toile de fond

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Elisabeth Borne reçoit les syndicats à Matignon à Paris, le 17 mai 2023.

Chacun leur tour. Les leaders syndicaux continuent de défiler à Matignon, mercredi 17 mai, pour s’entretenir avec Elisabeth Borne, après l’ouverture des discussions bilatérales, mardi, par Force ouvrière (FO) et la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Ces derniers ont rappelé leur ferme opposition à la réforme des retraites et appelé à son retrait, comme comptent le faire le reste des représentants syndicaux reçus mercredi.

Les discussions ont repris dès la fin de la matinée entre la première ministre et le président de la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres (CFE-CGC), François Hommeril, suivi à midi par celui de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), Cyril Chabanier. La secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT), Sophie Binet, a, elle, rendez-vous à 17 heures et clôturera ce cycle de rencontres.

Interrogée sur France Inter mercredi matin, la nouvelle numéro un de la CGT a fait savoir qu’elle parlerait « des exigences des salariés, du retrait de la réforme des retraites, des augmentations de salaires et de la conditionnalité des aides publiques », avant d’ajouter : « On va parler d’un sujet qui n’était pas prévu : les quatre-vingts ouvrières [en grève] de [l’entrepôt de] Vertbaudet à [Marquette-lez-Lille (Nord)], où le préfet a envoyé les CRS, [et où] une salariée (…) a fini aux urgences. ».

« On ne peut plus reprendre les choses comme avant (…). Je veux négocier avec tout le monde autour de la table, patrons, syndicats et gouvernement », a-t-elle encore affirmé, estimant que « c’est fini de discuter les virgules sur la base d’un texte du gouvernement ou du patronat ».

Pas d’ordre du jour précis et refus « de mesurettes »

Sans ordre du jour défini, chaque syndicat vient à Matignon avec ses propres priorités. Comme Frédéric Souillot (FO), premier reçu mardi, qui a qualifié son échange avec Mme Borne de « ferme, de chaque côté de la table ».

« On a ouvert le bal, mais on n’a pas dansé », a-t-il résumé à sa sortie, arguant : « On a parlé de nos revendications », notamment sur les salaires, mais « nous n’avons pas accepté de calendrier » de négociations sur d’autres sujets que les retraites. « Il faut juste qu’on prenne les choses par le bon bout : si cette réforme est retirée ou ne s’applique pas, on discutera » du reste, a-t-il conclu.

Moins intransigeant, le secrétaire général du syndicat réformiste de la CFDT, Laurent Berger,
a lui aussi fait part à la première ministre de son « ressentiment » après des mois de conflit social autour de la réforme des retraites teintés d’une « forme de mépris », et de son « exigence » pour les concertations à venir.

« On ne se contentera pas de mesurettes », a prévenu M. Berger, déroulant ses propositions sur les conditions de travail, les salaires, la prévoyance, « des sujets sur lesquels les travailleurs ne peuvent pas attendre » selon lui.

L’espoir de voir la réforme des retraites abrogée

Les syndicats de salariés ne comptent pas non plus lâcher la bataille contre la réforme des retraites, bien que le texte ait été promulgué il y a un mois. L’intersyndicale soutient, en effet, l’initiative transpartisane de projet de loi pour abroger le report de l’âge de départ à 64 ans, qui sera examinée le 8 juin à l’Assemblée et est portée par les députés du groupe LIOT.

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Mais les députés de la majorité s’activent de leur côté pour tenter de torpiller la proposition de loi avant son examen, Renaissance, le MoDem et Horizons ayant demandé mardi que la proposition de loi soit déclarée irrecevable, au nom de l’article 40 de la Constitution.

« Ce serait inacceptable [qu’elle] ne soit pas examinée », a réagi M. Berger, qui appelle avec l’intersyndicale à une quatorzième journée de mobilisation le 6 juin. Pour Sophie Binet aussi, il serait « gravissime que les députés soient encore une fois empêchés de voter sur cette réforme ».

Certains opposants « n’attendront pas sagement » ces échéances : le Réseau pour la grève générale, qui veut « construire un véritable rapport de force » avec l’exécutif, appelle à un rassemblement à 16 heures mercredi près des Invalides, non loin de Matignon.

Le Monde avec AFP





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