avant la mobilisation du 6 juin, l’intersyndicale fait front commun

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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, après sa rencontre avec Elisabeth Borne, à Matignon, à Paris, le 17 mai 2023.

Elles disent ne pas vouloir tourner la page mais se projettent quand même sur la suite. Mardi 30 mai, treize organisations de salariés et de défense de la jeunesse ont réaffirmé, dans un communiqué commun, leur hostilité à la réforme des retraites, ce qui donnera lieu à une quatorzième journée nationale d’actions contre le texte. Programmée le 6 juin, cette nouvelle démonstration de force s’inscrit dans une perspective différente des précédentes : elle va au-delà de la revendication habituelle – l’abandon du recul de 62 ans à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite – et cherche à « gagner (…) des avancées sociales », que l’intersyndicale a tenté de définir, non sans difficulté.

Les manifestations et les grèves à venir se dérouleront quarante-huit heures avant un événement parlementaire très attendu : l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), dont l’objet est d’abroger le report de l’âge d’ouverture des droits à une pension. Une initiative que les députés de la majorité aimeraient bloquer, car elle serait, selon eux, contraire à la Constitution. Derrière cet argument officiel, il y a surtout la crainte d’être mis en minorité par les élus LIOT, qui peuvent compter sur le soutien de leurs collègues d’extrême droite, de gauche et de certains membres du groupe Les Républicains (LR).

Lors d’une conférence de presse tenue mardi au siège de la CFDT à Paris, l’intersyndicale a, une fois de plus, affiché son adhésion unanime à la démarche de LIOT. « Il faut que cette proposition de loi (…) puisse être débattue et qu’il y ait un vote », a déclaré Marylise Léon, la numéro deux de la CFDT. « Comment pourrait-on empêcher la participation de la représentation nationale sur un sujet aussi important, qui vole deux années de vie aux travailleuses et travailleurs de ce pays ?  », a lancé Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT.

« Corriger d’urgence » les ordonnances de 2017

Les treize coalisés considèrent que l’adoption de ce texte permettrait « une sortie de crise » et « d’avancer enfin sur les préoccupations » des salariés. Le communiqué commun, diffusé mardi, formule une série d’exigences sur des thèmes extrêmement divers, ce qui constitue une première depuis le début du mouvement contre la retraite à 64 ans. Le plus souvent ces doléances sont exprimées en termes très généraux : augmentation des salaires, des prestations sociales et des bourses d’études, création de « réels dispositifs de reconversion » pour les seniors, révision « en profondeur » de l’index sur les écarts de rémunération femmes-hommes, mise en œuvre des dispositions d’une convention internationale contre les violences et le harcèlement au travail, revalorisation des « métiers féminisés » avec l’idée que « l’égalité salariale » entre les deux sexes « doit être une réalité concrète sans délai », etc.

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