La très chère publicité Facebook des eurodéputés RN, entre dépenses record et prestataires amis

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Le banquet du RN pour une « fête du travail et de la patrie », le 1er mai 2023, au Havre.

Quand elle visait l’Elysée, lors de la campagne présidentielle de 2022, Marine Le Pen se posait en rempart contre l’hégémonie de Twitter et Facebook. Son programme accusait les grandes plates-formes numériques de « censure » et menaçait de « faire établir et gérer un réseau social public, libre et gratuit ». Ce discours de la cheffe de file du Rassemblement national (RN) tranche avec la manière dont ses représentants au Parlement européen continuent d’abreuver en argent public les caisses de Facebook, plus qu’aucune autre délégation à Strasbourg.

Entre le 15 avril 2019 (début de la publication par l’entreprise américaine des sommes reçues à des fins de publicité) et le 30 mai 2023, le groupe Identité et démocratie (ID, extrême droite), où siègent les élus RN au Parlement européen, a versé 446 259 euros pour sponsoriser les messages, vidéos, discours et pétitions diffusés sur la page Facebook de la délégation française. A peine moins, sur la même période, que le gouvernement français (448 416 euros). Mais bien plus que n’importe quel groupe du Parlement européen.

A ces frais de sponsorisation de la page Facebook « Groupe Identité et Démocratie – France » s’ajoutent les sommes versées pour mettre en avant les comptes individuels de plusieurs membres de la délégation française, notamment Jordan Bardella (71 017 euros), Jean-Paul Garraud (25 127 euros), Jean-Lin Lacapelle (14 920 euros) et Mathilde Androuët (14 721 euros).

« Un, c’est légal. Deux, c’est un choix »

Au total, et en prenant en compte les publicités payées par d’anciens affiliés RN – Jérôme Rivière et Nicolas Bay avant leur ralliement à Eric Zemmour –, les eurodéputés français d’ID ont versé plus de 600 000 euros à Facebook, entre avril 2019 et mai 2023, pour augmenter leur audience sur le réseau social en ciblant un public non abonné, aux profils (âge, lieu de résidence, autres comptes suivis…) déterminés par l’annonceur. Le tout sans compter les 110 480 euros engagés, pendant la même période, pour augmenter la visibilité, en France, de la page commune au groupe parlementaire « Identity & Democracy Party ».

« Certains décident de faire des voyages, des conférences ou de s’acheter des gadgets. Nous, on préfère se sponsoriser sur les réseaux, assume l’eurodéputé Thierry Mariani. Un, c’est légal. Deux, c’est un choix. Et puis ça a l’avantage de toucher rapidement plus de personnes que si on se baladait aux quatre coins du monde. »

Un investissement sans commune mesure avec celui des autres formations politiques recourant à la fonction « Facebook Ads [publicités] », que ce soit au Parlement européen ou en France. A titre d’exemple, lors de la campagne présidentielle, en avril 2022, le parti d’Emmanuel Macron, Renaissance, a fait la promotion du vote par procuration pour la somme de 202 046 euros. Et au cours des quatre dernières années, le RN n’a dépensé que 34 872 euros sur Facebook pour valoriser sa page « Rassemblement National » ; 28 364 euros pour « Marine Le Pen ».

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