Des voiles sur les cargos pour décarboner le transport maritime

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La voile rigide SolidSail, fabriquée par les Chantiers de l’Atlantique, présentée au salon Wind for Goods à Saint-Nazaire les 1ᵉʳ et 2 juin.

Sur le port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), glissant sur son mât de 75 mètres de hauteur, une voile rigide en matériau composite monte vers le ciel, puis redescend en quelques minutes avant de s’incliner vers l’avant à 70 degrés. Il faudra bien qu’une fois installée sur un navire marchand ou un bateau de croisière, la SolidSail des Chantiers de l’Atlantique puisse passer sous les ponts, constate Nicolas Abiven, ancien skippeur et responsable du projet. Un peu plus loin, face à l’ancienne base sous-marine, le voilier du navigateur Michel Desjoyeaux vire au vent, équipé de la voile gonflable Wisamo de Michelin, ornée de son bibendum souriant.

Dans les travées du deuxième salon Wind for Goods, organisé les 1er et 2 juin par l’Agence de développement économique de Nantes Métropole, le skippeur de trimarans François Gabart défend Vela, présenté comme « l’alternative la plus décarbonée au fret conventionnel ». Il veut armer des « voiliers-cargos hautement performants 100 % à la voile » conçus pour relier l’Europe aux Etats-Unis.

Son aîné Yves Parlier, lui, détaille les mérites de l’aile de kitesurf de son entreprise Beyond the Sea, basée sur le bassin d’Arcachon : une fois passée du prototype de 20 m2 de surface au produit industriel de 200 m2, elle doit permettre à de gros navires comme les porte-conteneurs de réduire de 30 % à 50 % leur consommation de carburant, et d’autant leurs émissions de gaz à effet de serre.

Foisonnement de solutions technologiques

L’objectif de tous ces projets – hybrides ou, plus rarement, exclusivement vélique – est le même : freiner le réchauffement climatique et défendre la biodiversité des océans. Le transport maritime assure 90 % des échanges mondiaux. S’il est plus propre que l’aérien et le routier à la « tonne kilomètre » transportée, il représente 3 % des émissions mondiales de carbone. Une part qui pourrait monter jusqu’à 17 % en 2050 s’il ne fait rien et que les autres modes de transport avancent, prévient l’Organisation maritime internationale (OMI), qui dépend des Nations unies. Tôt ou tard, les armateurs devront supprimer le fioul lourd brûlé par la plupart des 100 000 navires marchands croisant sur les mers du globe.

Pour l’heure, dans le petit monde des cargos propulsés par le vent, c’est un foisonnement de solutions technologiques : voile souple (textile), en fibre de verre ou gonflable, aile souple, semi-rigide ou rigide, kitesurf permettant de démultiplier la traction en vol dynamique, rotor, aile métallique avec grille d’aspiration… Elles sont soutenues par des armateurs décidés à décarboner ce mode de transport.

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