Les élus corses reprennent les discussions avec Paris sur l’avenir institutionnel de l’île

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La séquence diaporama a des limites. C’est ce que les nationalistes corses ont indiqué au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, mercredi 7 juin, à l’occasion de la quatrième réunion du comité stratégique consacré à l’évolution du statut institutionnel de l’île. Ouvertes depuis juillet 2022 suite au soulèvement de la jeunesse insulaire après l’agression mortelle contre Yvan Colonna le 2 mars, les discussions entre les représentants corses et le gouvernement se poursuivent mais le ton se durcit. Quoique, comme l’a confié au Monde le maire nationaliste de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), Jean-Christophe Angelini, « la séance a commencé dans la tension et s’est achevé en fin de journée dans l’apaisement ».

« On ne monte pas à Paris pour regarder des diapositives », s’agace la plupart des représentants corses. Référence au déroulement des trois premières réunions ponctuées par l’examen de tableaux de comparaison entre différents statuts de territoires insulaires français et étrangers (en Méditérranée et en outre-mer), projection de diapositives à l’appui. Mercredi matin, dans son propos liminaire – « un peu sec », selon un participant –, le président de l’exécutif corse, Gilles Simeoni, s’en est pris à la méthode d’un processus qu’il juge poussif. « Ils font tout pour que ça n’avance pas », avait-il déjà déploré en février.

Le fait est qu’avec seulement quatre réunions au cours des dix derniers mois, on est loin du rythme d’une réunion toutes les six semaines promis en septembre 2022. Ajournements et reports se sont succédé, tantôt en raison de tensions sur l’île, tantôt eu égard à un emploi du temps ministériel bousculé par des événements imprévus. « Le ministre n’est pas maître de son agenda soumis à une actualité qu’on ne maîtrise pas », s’excuse-t-on place Beauvau.

Un débat « sans tabou »

M. Darmanin a souligné qu’il tenait ses promesses d’un débat « sans tabou » à l’issue duquel il attend des propositions qu’il transmettrait au président de la République avant le 14 juillet, selon un calendrier que ce dernier avait annoncé le 24 février lors de la précédente rencontre. Il a également rappelé qu’il était le premier à avoir évoqué la question de l’autonomie sans la rejeter a priori et à avoir tenu ses engagements sur le sort des condamnés pour l’assassinat du préfet Erignac.

Quelle autonomie pour la Corse ? Le ministre l’assure : toutes les solutions envisagées seront examinées par Emmanuel Macron mais, pour l’heure, il ne sait toujours pas ce que les nationalistes mettent derrière ce terme.

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