Yannick Noah mal à l’aise avec la « Star Academy »
Le chanteur a raconté combien il lui en coûtait d’aller faire la promotion de ses disques dans des émissions « vides de sens » diffusées à la télévision.
Par Marc Fourny

© Pierre Teyssot/MaxPPP
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Certains diront qu’il crache dans la soupe, d’autres qu’il n’a pas perdu sa liberté de penser… Dans un podcast d’Europe 1, Yannick Noah est revenu sur les années 2000, quand il allait faire la promotion de ses albums dans les grandes émissions de variétés de la télévision, poussé par les maisons de disques.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’en garde pas un très bon souvenir… « J’ai accepté de faire certaines émissions qui me paraissaient tellement vides. On faisait semblant de rire, on me posait des questions stupides… J’avais parfois l’impression d’être à la limite de la prostitution », confie-t-il.
Et d’enchaîner sur la Star Academy de l’époque, rendez-vous obligé des grosses pointures de la chanson en raison des records d’audience que l’émission enregistrait sur TF1. « Un jour, j’ai fait la Star Academy et ça a été très douloureux parce que j’avais l’impression d’être une pute, d’être là pour vendre un produit », se souvient l’ex-champion de tennis, qui connaissait le succès avec ses tubes comme « Simon Papa Tara », « Si tu savais » ou encore « Les Lionnes ». « Moi, je chante parce que c’est une thérapie et, bien sûr, je veux que ça marche. Mais c’était un passage obligatoire parce que c’était une magnifique promotion de mon projet, mais je n’étais pas bien… »
Duo avec Grégory Lemarchal
Il acceptera pourtant d’y revenir car, entre-temps, il s’est rendu compte de l’impact de l’émission auprès des plus jeunes, notamment après son fameux duo, en septembre 2004, avec Grégory Lemarchal – mort de la mucoviscidose en 2007. « Il s’est trouvé que, le lendemain, on avait une visite à l’hôpital Necker, à Paris. Et là, les gamins étaient surexcités parce qu’ils m’avaient vu à la Star Academy ! » Il recommence donc deux ans plus tard et accepte de devenir parrain de l’émission : « J’avais une raison de la faire, ça a donné un sens à tout ça… »
Se rendre utile, donner du sens à sa vie, voilà une quête qui n’a jamais quitté Yannick Noah. L’ex-champion de tennis devenu chanteur à succès a mis sa notoriété au service de ses engagements associatifs. Les Enfants de la Terre, une organisation lancée par sa mère Marie-Claire – décédée en 2012 – qui soutient les enfants en difficulté, l’association Fête le Mur pour aider les apprentis tennismen dans les zones urbaines sensibles, sans oublier son attachement à l’écologie et au respect des différences.
À LIRE AUSSIRoland-Garros : Yannick Noah, 40 ans déjàUn engagement qu’il met également au service d’une petite localité camerounaise, près de Yaoundé, la terre de ces ancêtres où il réside désormais. Une bourgade nommée Etoudi, dont il est devenu le chef et le pilier sur lequel se reposent les habitants.
Dans un autre podcast proposé par Europe 1, on apprend qu’il a notamment assuré l’équipement d’un dispensaire médical, pour assurer les premiers soins. « J’ai les moyens, la possibilité et l’envie à la fois moralement et spirituellement de faire vivre cet endroit pour moi et les générations qui viennent après », explique le chanteur. Qui espère bien que son fils aîné Joakim prendra un jour le relais…