l’intersyndicale acte la fin de la mobilisation

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Un cortège de l’intersyndicale lors de la quatorzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Lyon, le 6 juin 2023.

La bataille des retraites est perdue mais d’autres combats se poursuivent, notamment celui du pouvoir d’achat. Jeudi 15 juin, les huit principales organisations de salariés et cinq mouvements de défense de la jeunesse, réunis en intersyndicale, ont acté le fait qu’ils n’avaient « pas réussi à faire reculer le gouvernement » sur le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Il n’y aura pas de nouvelles manifestations contre cette mesure, ce qui referme une série d’actions engagée à la mi-janvier. Mais les protagonistes assurent que la lutte va continuer sous des formes différentes et aborder d’autres thèmes, en s’appuyant sur la réflexion collective. Dès à présent, ils exhortent les travailleurs à réclamer une hausse de leur rémunération.

La quatorzième journée de mobilisation, le 6 juin, contre la réforme était donc bien la « der des der ». Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, l’avait d’ailleurs clairement laissé entendre en indiquant, ce jour-là, que « le match [était] en train de se terminer ». Le leader cédétiste ne nourrissait plus guère d’espoirs car il était quasiment acquis que l’Assemblée nationale retoquerait, quarante-huit heures après, la proposition de loi du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) visant à abroger le passage aux 64 ans. Et c’est précisément ce qui s’est produit.

« La fin de la première mi-temps »

Lors de la conférence de presse qu’ils ont donnée jeudi soir au siège de la CFE-CGC, les membres de l’intersyndicale ont admis leur échec, tout en se refusant à tourner la page. Certains responsables syndicaux ont même fait comprendre que les propos de M. Berger ne leur avaient pas paru très opportuns. « C’est la fin de la première mi-temps, ce n’est pas la fin du match », a estimé Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, dans une allusion transparente à la petite phrase du patron de la CFDT.

S’ils cessent d’appeler la population à descendre dans la rue, les treize coalisés cherchent à montrer qu’ils résistent encore. « Nous allons continuer d’expliquer tous les mauvais coups portés à travers cette réforme », a assuré Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT. « Si on peut attaquer les décrets d’application, on le fera. Nos juristes sont dessus », a complété Patricia Drevon, secrétaire confédérale de Force ouvrière.

Surtout, les syndicats et mouvements de jeunesse réaffirment leur volonté de « travailler ensemble » sur six dossiers : salaires et pensions, conditions de travail, santé au travail, démocratie sociale, égalité femmes-hommes, environnement et conditionnalité des aides publiques aux entreprises. « Nous pensons être capables de formuler des revendications communes à l’intérieur de ces thèmes », a confié Cyril Chabanier, le président de la CFTC. Une telle démarche a de bonnes chances d’aboutir sur les ordonnances de septembre 2017, d’après Mme Drevon : les organisations de salariés ont des exigences précises sur ces textes qui ont eu des incidences négatives – à leurs yeux – pour les élus du personnel dans les entreprises.

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