dans l’Essonne, Bruno Le Maire plaide pour « la fermeté » plutôt que pour « un nouveau plan banlieues »

Les milliards ne pleuvront pas sur les banlieues. Bruno Le Maire a écarté toute réactivation du « quoi qu’il en coûte », mardi 4 juillet, une semaine après le début des émeutes urbaines, suite à la mort du jeune Nahel M. « Vous ne rétablirez pas l’ordre de la nation par le désordre des comptes publics », a affirmé le ministre de l’économie, lors d’un déplacement dans l’Essonne, aux côtés d’Olivia Grégoire, ministre déléguée au commerce et aux PME, afin d’échanger avec des commerçants dont les boutiques ont été prises pour cible. « Je ne crois absolument pas qu’un nouveau plan banlieues soit la solution, a-t-il tranché devant une vingtaine d’entre eux et des élus réunis à la mairie d’Arpajon, commune de 11 000 habitants. Beaucoup a été fait pour ces quartiers (…) en termes d’emplois, d’attractivité, de soutien social. »
L’exécutif, qui avait ouvert en grand les vannes budgétaires pour épauler les entreprises pendant la crise sanitaire en 2020, puis pour soutenir les ménages face à la flambée des prix de l’énergie à partir de l’automne 2021, doit désormais faire face à une dette publique supérieure à 3 000 milliards d’euros. La solution aux difficultés des banlieues n’est donc pas un « nouveau plan à plusieurs milliards », a insisté le numéro deux du gouvernement, mais « la fermeté », « les interpellations » et « des sanctions exemplaires ». Une politique de « tolérance zéro », a-t-il répété, alors que la droite et l’extrême droite appellent à des mesures plus radicales. De l’ordre dans les rues comme dans les comptes publics.
A Saint-Germain-lès-Arpajons, au propriétaire d’une fromagerie, dans le centre-ville, dont la vitrine a été brisée dans la nuit de jeudi à vendredi, et qui réclamait avec des sanglots dans la voix « beaucoup plus de policiers », Bruno Le Maire a rappelé que « personne n’a investi autant que nous dans la sécurité ». Loi de programmation de la police, loi de programmation militaire, loi de programmation de la justice… « Quand on me dit : “il n’y a pas assez d’argent pour les services publics”, franchement, c’est faux », s’est-il enflammé. Avant de rappeler que le budget de l’Etat « a augmenté de 100 milliards d’euros depuis 2019 ». A ses yeux, ce n’est pas une question de moyens, mais « d’autorité ».


L’ancien élu de droite a également pointé la « responsabilité des parents ». « Ce n’est pas l’Etat qui est responsable de ces enfants », a-t-il jugé, rappelant être lui-même un « père de famille ». Enfin, la clé demeure à ses yeux « le travail », fil rouge du second quinquennat Macron, dont l’objectif est d’atteindre le plein-emploi. « Le travail, c’est ce qui peut rassembler la nation française », selon lui, avec des « gens ensemble et pas côte à côte ».
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