Les bailleurs confrontés au vol de cartes SIM dans les ascenseurs

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Cet été, le vol de cartes SIM, présentes dans les ascenseurs pour permettre les appels d’urgence, se multiplie. Un fléau pour les usagers et les bailleurs.






Par Clément Machecourt


Les vols de cartes SIM, presentes dans les ascenseurs pour appeler un operateur en cas de probleme, se multiplient dans les immeubles.
Les vols de cartes SIM, présentes dans les ascenseurs pour appeler un opérateur en cas de problème, se multiplient dans les immeubles.
© MAGALI COHEN / Hans Lucas via AFP

C’est un vol un peu particulier qui a fait son apparition cet été, celui des cartes SIM dans les ascenseurs. Ces puces logées dans le boîtier d’appel d’urgence permettent de contacter l’opérateur en cas de panne ou d’incident dans la cabine. Volées, elles sont utilisées pour envoyer en illimité des centaines de SMS frauduleux (réception d’un colis, paiement d’une amende, etc.). Par mesure de sécurité, les ascenseurs sans possibilité d’appel d’urgence sont immobilisés, rendant impossible la vie des résidents qui vivent aux étages.

D’abord observés à Rouen, les vols touchent désormais l’Île-de-France, tant le parc immobilier public que privé. Les gestionnaires de copropriété tentent de mettre en place des solutions pour maintenir les ascenseurs en service.

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L’été propice aux vols

C’est une lettre à l’objet bien particulier qu’a envoyé Loiselet & Daigremont aux conseils syndicaux des propriétés, mercredi 16 août : «  Piratage et vol des cartes SIM des machineries d’ascenseurs ». En cause, une recrudescence de vols de cartes SIM dans les ascenseurs. «  Ce sont les mêmes cartes que celles utilisées pour votre téléphone portable », précise l’entreprise de service immobilier, qui gère une dizaine de copropriétés en Île-de-France. C’est dans cette région que les ascenseurs seraient le plus visés. Selon Bertrand Esposito, président de Loiselet & Daigremont, les premiers vols ont été constatés vers la mi-janvier. « Cela a pris de l’ampleur cet été, car les immeubles sont plus vides que d’habitude. » Moins de passages, moins de risque de se faire surprendre pour un vol qui ne prend que quelques minutes.

Résultat, les ascenseurs «  sont obligatoirement mis à l’arrêt et restent inutilisables jusqu’à l’intervention d’un technicien et l’installation d’une nouvelle carte », explique Loiselet & Daigremont. Sur les 4 000 ascenseurs répartis dans les 1 500 résidences gérées par le groupe, environ « 15 % des immeubles ont été touchés », affirme son président. Après le vol des lignes de cuivre qui équipaient les ascenseurs, c’est donc au tour des cartes SIM. Pour au moins un cas, le gestionnaire de copropriétés a déposé une plainte pour vol et mise en danger de la vie d’autrui, bien conscient cependant qu’elle risque de ne pas aboutir.

« La gestion des interventions relevant des sociétés de maintenance, nous n’avons pas de visibilité sur le nombre et la localisation de ces vols […] observés dans plusieurs métropoles », explique de son côté Alain Meslier, délégué général de la Fédération des ascenseurs. Représentant l’ensemble de la profession, la Fédération « déplore ce vandalisme qui n’a pas sa place dans le quotidien des Français ».

Quelles solutions ?

En attendant, Loiselet & Daigremont explique avoir pris « les dispositions nécessaires » avec les ascensoristes. « Ces vols sont traités dans les mêmes délais que les pannes, c’est-à-dire avec une intervention dans les deux heures au maximum ou 45 minutes si une personne est bloquée dans l’ascenseur », détaille Bertrand Esposito. Autres solutions : limiter à 40 le nombre de SMS que la carte SIM peut envoyer, rendant moins intéressant le vol, ou mieux repérer un usage suspect de cette dernière afin de la bloquer.

« Le mieux serait d’installer des eSIM (embedded SIM) », juge Bertrand Esposito, soit des cartes SIM virtuelles. Le président de Loiselet & Daigremont alerte également sur un autre vol : celui des cartes SIM des interphones, reliés directement aux téléphones portables des résidents. « Sur l’ensemble de nos immeubles équipés, ce sont 3 % des interphones qui ont été ouverts pour y voler la carte SIM. » Selon la Fédération des ascenseurs, la France compte 637 000 appareils en service, qui effectuent en moyenne 100 millions de trajets par jour.




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