Cinq mois après l’accord signé avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), Olivier Faure est-il toujours populaire au sein du Parti socialiste (PS) ? A trois mois du congrès qui se tiendra à Marseille, en janvier 2023, le premier secrétaire, qui y joue sa réélection, s’est livré à une démonstration de force, alors que, dans les rangs du PS, certains lui reprochent d’avoir assujetti le parti à Jean-Luc Mélenchon.
Mercredi 19 octobre, le député de Seine-et-Marne a publié, dans L’Express, une tribune intitulée « Gagner ! », répondant aux critiques qui lui sont formulées. En préambule, celui qui a été réélu haut la main à la tête du parti, il y a un an, avec 70 % des suffrages, rappelle tout l’enjeu du prochain congrès, l’un « des plus importants » de l’histoire récente, au cours duquel devra être décidée la stratégie à mener pour 2027, après les désastres des présidentielles de 2017 et 2022.
Dans ce texte, le quinquagénaire renouvelle sa foi en la Nupes, digne héritière, selon lui, des alliances qui ont hissé la gauche au pouvoir, du « Front populaire », à la « gauche plurielle » en passant par le « Programme commun ». Mais attention, prend-il soin de préciser, « la Nupes, ce n’est pas LFI [La France insoumise] ». Autrement dit, les quatre partis en son sein sont sur un pied d’égalité. A partir de là, « qui propose en responsabilité de casser cela ? », avertit-il, en référence au risque de dissolution qui plane au-dessus du quinquennat, et qui ne manquerait pas de balayer ce qu’il reste de la gauche en général, et du Parti socialiste en particulier.
Autre bénéfice de la Nupes, affirme-t-il, elle aura au moins permis de « lever l’ambiguïté » et d’ancrer le PS « clairement » à gauche, allusion au mandat de François Hollande, marqué par la loi « travail » et celle sur la déchéance de nationalité. Il invite ensuite à repenser le corpus idéologique du PS à partir de 2023. La missive est signée par 1 500 élus, dont « une centaine de maires » et « soixante premiers secrétaires ».
Jeu de poker menteur
Ce texte est une réponse directe faite à Refondations, initiative appelant elle aussi à refonder la gauche, mais sans LFI. Soutenue en sous-main par Anne Hidalgo, cette troisième voie, conduite par le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a pour but de se faire une place au congrès entre celle d’Olivier Faure et de la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône), Hélène Geoffroy, derrière laquelle on retrouve les éléphants socialistes opposés à la Nupes, comme Jean-Christophe Cambadélis, et qui avait rassemblé 30 % des suffrages en 2021. Depuis sa publication, le texte de Refondations serait passé de cent cinquante à mille signatures, gagnant encore d’anciens soutiens d’Olivier Faure, notamment en Loire-Atlantique, dans la Creuse ou en Haute-Vienne.
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