Un appel direct à ses confrères de l’hémicycle. François Ruffin, chef de file des députés de La France insoumise pour le débat sur les retraites dans l’hémicycle, a demandé mardi 14 février à ses collègues d’être « à la hauteur du peuple » qui manifeste « sans heurts », au lendemain d’un nouvel incident à l’Assemblée.
Le député Aurélien Saintoul a dû présenter ses excuses au ministre du Travail Olivier Dussopt, lundi, après l’avoir qualifié d’« assassin » et « imposteur », ce qui avait suscité l’indignation sur presque tous les bancs et provoqué une suspension de séance. « Ses mots ont très largement dépassé sa pensée », a réagi François Ruffin sur LCI.
Mais « on a pour devoir d’être à la hauteur du peuple, qui est dehors par millions et avec lequel il n’y a pas de heurts », a-t-il ajouté, parlant d’une « colère froide ». « Il faut qu’on parle du fond, c’est là qu’on va être bons, que les Français vont être avec nous », a déclaré François Ruffin, estimant que « le centre de gravité est chez les gens et pas dans ce qui se passe à l’Assemblée ».
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« Il faut un pays à l’arrêt pour arrêter Emmanuel Macron »
La suppression d’un millier d’amendements par la gauche lundi « dit notre volonté d’avancer sur le texte », a-t-il ajouté. Pour sa part, le député et coordinateur de LFI Manuel Bompard a réclamé au gouvernement la prolongation des débats au-delà de vendredi soir. « On va prendre deux ans de vie à la retraite à des millions de gens dans ce pays, on peut y consacrer plus que dix jours de débats à l’Assemblée nationale ! » a-t-il argué sur France info.
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« Je n’ai pas de problème à voter sur l’article 7 », qui traite du report de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a-t-il assuré. L’intersyndicale a appelé à une cinquième journée d’action jeudi et agite le spectre d’une « France à l’arrêt » le 7 mars, après les vacances scolaires.
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« Il faut un pays à l’arrêt pour arrêter Emmanuel Macron », « quand contre sept Français sur dix il poursuit sa réforme », a dit François Ruffin en référence aux sondages qui montrent que l’opinion est majoritairement défavorable à la réforme.