Alain Delon, Françoise Hardy, Robert Badinter… Ils nous ont quittés en 2024 | EUROtoday


Du cinéma à la politique en passant par la littérature, la justice ou la musique, de nombreuses personnalités nous ont quittés cette année. Anouk Aimée, Marie-France Garaud, Roland Dumas, Quincy Jones… Alors que 2024 touche à sa fin, Le Point vous suggest de replonger dans leurs parcours, et de retrouver les meilleurs articles que la rédaction leur a consacrés.

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● Marie-Thérèse Ordonez, dite « Maïté  » (21 décembre, 86 ans)

Elle était la représentation d’une certaine gastronomie : robuste, généreuse, traditionnelle et populaire. Première icône des émissions culinaires, Maïté a marqué plus d’une génération avec sa gouaille. Après vingt-deux années passées à la SNCF comme annonceuse, elle est repérée lors d’un reportage sur l’équipe de rugby de sa ville, Rion-des-Landes, pour qui elle delicacies. S’ensuivront plus de mille épisodes de l’émission culte La Cuisine des mousquetaires sur FR3 (1983-1987), qu’elle animait avec Micheline Banzet, puis deux ans d’À desk, toujours sur FR3 (1997-1999). Après des essais comme actrice ou restauratrice, Maïté est décédée le 21 décembre en maison de retraite, dans ses Landes tant aimées.

● Niels Arestrup (1er décembre, 75 ans)

Acteur emblématique à la silhouette large et aux yeux bleu acier, Niels Arestrup a marqué le cinéma français par des rôles puissants et des personnages complexes, lui valant trois césars du meilleur acteur dans un second rôle pour De battre mon cœur s’est arrêté, Un prophète et Quai d’Orsay. Formé au théâtre, l’acteur français d’origine danoise était aussi engagé dans la formation de comédiens et avait fondé le Théâtre-École du Passage, à Paris. Il s’est éteint à son domicile des Hauts-de-Seine, « au terme d’un fight courageux contre la maladie ».

● Madeleine Riffaud (6 novembre, 100 ans)

Héroïne de la Seconde Guerre mondiale, Madeleine Riffaud s’était engagée auprès des Francs-tireurs et partisans en 1942, à l’âge de 18 ans. Livrée à la Gestapo pour avoir tué un sous-officier allemand, elle réintégrera les rangs de la Résistance et participera aux combats pour la Libération de Paris. Une période sur laquelle elle restera mutique durant cinquante ans. Poète (amie d’Éluard, Aragon…), journaliste et correspondante de guerre, elle couvrira aussi les conflits du Vietnam ou de l’Algérie. Elle dira avoir consacré sa vie à dénoncer les injustices, comme une « dette de survie ».

● Quincy Jones (3 novembre, 91 ans)

Considéré comme l’un des plus grands trompettistes de jazz du XXe siècle, Quincy Jones, né en 1933 d’une famille modeste de Chicago, comptait aussi à son actif plus de 400 albums produits et arrangés, pour des dizaines d’artistes (parmi lesquels Frank Sinatra, Ray Charles, Tony Bennett ou Ella Fitzgerald). Inventif et visionnaire, celui que l’on surnommait « Q » (pour Quincy) fut notamment à l’origine du succès planétaire de trois albums de Michael Jackson, dont sont tirés les tubes « Thriller » et « Billie Jean ».

● Michel Blanc (3 octobre, 72 ans)

Indissociable de son personnage de Jean-Claude Dusse des comédies cultes Les Bronzés et Les Bronzés font du ski, Michel Blanc était, depuis les années 1980, un acteur majeur du cinéma populaire. Membre de la troupe du Splendid, il était aussi le premier à avoir quitté la bande pour écrire des scénarios, passer à la réalisation et s’orienter vers des rôles dramatiques. Nommé quatre fois au césar du meilleur acteur, il avait remporté la statuette, en 2012, pour son second rôle dans L’Exercice de l’État. Il est mort d’un choc anaphylactique, à l’âge de 72 ans.

● Maggie Smith (27 septembre, 89 ans)

Elle était l’une des plus grandes actrices de la scène anglaise et l’une des plus prolifiques du théâtre britannique. Vue dans Mort sur le Nil (1978), Chambre avec vue (1986) ou Sister Act (1992), Maggie Smith s’était fait connaître du grand public pour ses rôles dans la série Downton Abbey et la saga Harry Potter. Elle avait été récompensée de deux oscars, trois Golden Globes et six Bafta, et élevée au rang de dame commandeur en 1990, par la reine Elizabeth II, pour « companies rendus aux arts de la scène ».

● Didier Roustan (11 septembre, 66 ans)

Il était une determine du journalisme sportif et un passionné de soccer. Le journaliste Didier Roustan, qui fut présentateur de Téléfoot, sur TF1, est mort le 11 septembre. Celui qui a commencé sa carrière à l’âge de 19 ans, s’est fait connaître du grand public en 1984, notamment en présentant l’émission de TF1 Téléfoot, qu’il dirigera ensuite de 1986 à 1989. Il quitte alors la chaîne pour rejoindre Canal+ avant d’intégrer le service public en 1992, à Antenne 2, où il commentera, entre autres, l’Euro 92 et la Coupe du monde de 1994. L’Équipe, lui a rendu hommage. Il avait été nommé « président à vie » de l’émission L’Équipe du soir, au côté d’Olivier Ménard. « Le journaliste avait voué sa vie au foot depuis son plus jeune âge et en était devenu une incarnation médiatique majeure », avait résumé le quotidien sportif.

● Henri Leclerc (31 août, 90 ans)

Né en 1934, l’avocat Henri Leclerc avait consacré sa vie à la défense. Ancien grand nom du barreau de Paris et ex-président de la Ligue des droits de l’homme, il avait plaidé avec la même ardour les grandes affaires criminelles et les causes sociales – de Jacques Mesrine à Dominique de Villepin, en passant par les étudiants de Mai 68 et les militants du FLN… Reconnu pour son éloquence et son sens aigu de la justice, il s’était très tôt imposé comme une référence parmi ses pairs. Il nous a quittés à l’âge de 90 ans.

● Michel Guérard (19 août, 91 ans)

Chef cuisinier français renommé, triplement étoilé au Guide Michelin, il était pionnier de la delicacies minceur, avec des plats allégés en gras et en sucre, et cofondateur de la « nouvelle delicacies » – avec sa « salade folle » qui match la une du Time, en février 1976. Trublion culinaire, qui avait rêvé de devenir successivement prêtre, comédien et médecin, Michel Guérard était aussi propriétaire du prestigieux hôtel-restaurant Les Prés d’Eugénie. Et auteur de best-sellers avec La Grande Cuisine minceur et La Cuisine gourmande, écoulés à plus d’un million d’exemplaires.

● Alain Delon (18 août, 88 ans)

Il était « le dernier géant ». Alain Delon, icône absolue du cinéma français, laisse, depuis son départ, le monde du septième artwork en deuil. Plein soleil, La Piscine, Le Samouraï, Le Guépard… Sa filmographie révèle la dimension du mythe. Rien ne le destinait pourtant à devenir acteur – marine, guerre d’Indochine, petits boulots. Jusqu’à sa rencontre avec Jean-Claude Brialy et Yves Allégret. Les portes du cinéma s’ouvrent alors au jeune homme à l’indicible beauté. Pour la carrière, et l’héritage, qu’on lui connaît. Il fut inhumé dans sa propriété de Douchy (Loiret), entouré de ses chiens conformément à ses souhaits.

● Gena Rowlands (14 août, 94 ans)

Née Virginia Cathryn Rowlands, en 1930, dans le Wisconsin (États-Unis), Gena Rowlands, actrice emblématique du cinéma indépendant américain s’était imposée dans une soixantaine de movies, sous la route de son mari John Cassavetes – mais aussi Woody Allen ou Jim Jarmusch – et avait marqué les esprits dans Une femme sous affect et Gloria, pour sa capacité à incarner des rôles de femmes passionnées et tourmentées. Elle avait été récompensée, en 2015, d’un oscar d’honneur saluant l’ensemble de sa carrière.

● Shannen Doherty (13 juillet, 53 ans)

Elle avait fait les beaux jours des séries américaines des années 1980 et 1990. Shannen Doherty – qui a commencé sa carrière à l’âge de 11 ans dans La Petite Maison dans la prairie – avait acquis une renommée internationale avec ses rôles dans Beverly Hills ou encore Charmed. Diagnostiquée d’un most cancers du sein en 2015, elle avait mis son tempérament et sa notoriété au revenue de la lutte contre la maladie, communiquant régulièrement sur le sujet, sur les réseaux sociaux. « Si je peux aider ne serait-ce qu’une personne, avait-elle confié, je me dis que c’est parfait. »

● Roland Dumas (3 juillet, 101 ans)

Fils de résistant et fidèle de François Mitterrand, qui le nomma au Quai d’Orsay puis à la présidence du Conseil constitutionnel, la vie de l’avocat ne manquait pas de romanesque : la résistance dans le maquis limousin, les voyages, les femmes, la politique, l’argent, le pouvoir, les affaires – dont celle d’Elf, qui l’obligea à quitter le devant de la scène en 2000 et dont il sera finalement blanchi en appel. Homme de secrets and techniques et novice d’artwork, il conseillait politiques de l’ombre, causes sulfureuses et le Paris des arts et des lettres. Roland Dumas nous a quittés à l’âge de 101 ans.

● Anouk Aimée (18 juin, 92 ans)

Elle avait tourné avec les plus grands (Demy, Fellini, Bertolucci…), mais c’est son rôle dans Un homme et une femme de Claude Lelouch, qui lui apporta, en 1967, une renommée internationale – et la récompense d’un Golden Globe. Anouk Aimée, cheveux corbeau et visage de madone, y formait alors, avec Jean-Louis Trintignant, un couple mythique, porté par la musique illustre de Francis Lai : « Chabadabada »… Née à Paris de mother and father comédiens sous le nom de Nicole Dreyfus, elle nous a quittés cette année, à l’âge de 92 ans.

● Françoise Hardy (11 juin, 80 ans)

Regard de biche et silhouette gracile, Françoise Hardy se révèle au grand public, en 1962, avec « Tous les garçons et les filles » et marque durablement les esprits avec des succès intemporels et mélancoliques comme « Le Temps de l’amour » ou « Message personnel ». Idole des sixties et determine marquante de la obscure yé-yé, elle se retire de la scène en 1970 pour se consacrer aux studios. Mariée à Jacques Dutronc, elle aura avec lui un fils, Thomas, devenu lui aussi chanteur. C’est ce dernier qui annoncera sa mort, après des années de fight contre le most cancers. « Maman est partie. »

● Benjamin Vautier dit « Ben » (5 juin, 88 ans)

Inclassable artiste de l’écriture, « Ben », français d’origine suisse, est à l’origine d’une œuvre colossale de près de 12 000 peintures et installations, la plupart composées de formules lapidaires, provocatrices et sensibles (comme « Ben doute de tout » ou « La vie ne s’arrête jamais »). Membre influent du mouvement Fluxus, il défendait l’idée que « tout est artwork », et avait largement contribué à l’école de Nice. Il a été retrouvé sans vie, à son domicile, deux jours après la disparition soudaine d’Annie, sa femme depuis soixante ans.

● Marie-Françoise Garaud (22 mai, 90 ans)

Elle était l’une des femmes les plus influentes de la Ve République. Marie-Françoise Garaud, politique de convictions, a réussi, dans les années 1970, à s’imposer au cœur d’un pouvoir alors largement dominé par les hommes, sachant manœuvrer habilement dans l’ombre des puissants. Conseillère de Georges Pompidou puis de Jacques Chirac, elle fut élue eurodéputée en 1999. Un mandat à l’situation duquel elle prit ses distances avec la vie politique, avant de rédiger plusieurs essais consacrés au sujet, parmi lesquels La Fête des fous : qui a tué la Ve République ? (2006) et Impostures politiques (2010).

● Bernard Pivot (6 mai, 89 ans)

Figure illustre du monde littéraire, cet amoureux de la langue française et passeur de savoir avait fait entrer la littérature dans le salon des téléspectateurs, avec ses émissions télévisées Ouvrez les guillemets, Bouillon de tradition, mais aussi et surtout Apostrophes, lancée en 1975. Il y réunira, quinze ans durant, les plus grands noms de la littérature (Soljenitsyne, Yourcenar, Nabokov…), alliant exigence et sens du spectacle. Entré à l’Académie Goncourt en 2004, le journaliste et écrivain en sera président de 2014 à 2019, avant de se retirer, à l’âge de 84 ans « pour retrouver un libre et plein utilization de [s]on temps ».

● Paul Auster (30 avril, 77 ans)

Emblème des lettres new-yorkaises, le grand romancier américain, auteur de Trilogie new-yorkaise (qui le propulsa sur la scène littéraire internationale), Vertigo ou encore Moon Palace, était hanté par les destinées et le caractère tragique de l’existence. Il fut l’auteur d’une œuvre prolifique, avec plus d’une trentaine de livres (romans, recueils de poèmes, essais autobiographiques, correspondances) traduits dans plus de quarante langues. Particulièrement apprécié en France – où il vécut de 1971 à 1975 –, il considérait l’Hexagone comme son « deuxième pays ». Il est mort, à Brooklyn, d’un most cancers du poumon, à l’âge de 77 ans.

● Frédéric Mitterrand (21 mars, 76 ans)

Homme de tradition et de médias, Frédéric Mitterrand avait goûté à tous les moyens d’expression. À commencer par la télévision, où il avait creusé son sillon, avec Étoiles et toiles (1981) où il rendait hommage, dans un phrasé inimitable, aux grands movies et aux stars flamboyantes. Tour à tour exploitant de cinéma, réalisateur, animateur-producteur de télévision et écrivain, celui qui avait confié sa Mauvaise Vie dans un récit autobiographique (2005) avait aussi embrassé la politique, prenant la route de la Villa Médicis à Rome et devenant ministre de la Culture sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

● Micheline Presle (21 février, 101 ans)

François Truffaut la considérait comme «  la plus grande actrice du monde ». Légende du cinéma, Micheline Presle, yeux saphir et sourire enjôleur, marqua les esprits dans Paradis perdu, Falbalas et le sulfureux Le Diable au corps de Claude Autant-Lara (qui match scandale en 1947). Elle joua jusqu’en 2014, dans Tu veux ou tu veux pas, de sa fille, la réalisatrice Tonie Marshall. Née en 1922 à Paris, d’un père courtier en bourse et d’une mère artiste peintre, Micheline Chassagne, son nom à la ville, s’est éteinte à l’âge de 101 ans. À LIRE AUSSI Mort de Micheline Presle : ses ultimes confidences au « Point »
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● Robert Badinter (9 février, 95 ans)

Il demeurera celui qui mit fin à la peine de mort en France. Avocat de premier plan, garde des Sceaux, président du Conseil constitutionnel, sénateur, écrivain et fervent défenseur des droits humains, Robert Badinter laisse derrière lui un parcours édifiant, marqué par le fight de sa vie pour l’abolition de la peine capitale – votée en 1981. Né d’une famille de commerçants, orphelin d’un père mort dans les camps après une rafle ordonnée par Klaus Barbie, il avait connu l’Occupation, vu de près ses horreurs et lutté sa vie durant contre l’antisémitisme. Il nous a quittés à l’âge de 95 ans.


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