« Une politique de rigueur budgétaire pour 2022/2023 accentuerait plus les inégalités en dégradant les services publics »

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La flambée des prix du pétrole, de l’électricité, du gaz et de certaines matières premières dans une conjoncture secouée par la crise sanitaire, a fait valser les étiquettes de certains produits de consommation courante. Dans ce contexte, l’inflation pourrait bien resurgir en 2022. Cette poussée de fièvre inflationniste de 2,8 % reste contenue en France, mais elle pourrait bien vite s’étendre à l’ensemble des produits, faisant craindre un retour de l’inflation.

Il n’y a pas lieu de s’inquiéter tant que la hausse généralisée et durable des prix ne provient pas des trois rouages suivants réunis : hausse de la demande par rapport à l’offre sur le marché des biens et services, augmentation excessive de la masse monétaire et accroissement des coûts de production, notamment des salaires.

La hausse des prix actuelle est plutôt liée à une hausse de la demande à l’égard de certains produits. La poussée des prix des matières premières s’explique par un niveau de demande bien supérieur à l’offre en cette période de reprise économique mondiale, et provoque selon les mécanismes du marché un ajustement des prix à la hausse.

La fièvre inflationniste reste faible

Quant à celle du prix du gaz, elle s’explique à la fois par une forte demande des pays européens représentant 40 % des importations et par la pression exercée par la Russie sur l’Europe. En effet, la Russie restreint son offre de gaz à l’égard de l’Europe, créant un déséquilibre entre l’offre et la demande qui fait monter le prix du gaz. Le rouage de la demande ne porte, pour le moment que sur certains produits. Cette fièvre inflationniste reste faible, car les deux autres rouages de l’inflation (hausse de la demande par rapport à l’offre sur le marché des biens et services, augmentation excessive de la masse monétaire) ne sont pas activés pour l’instant.

Le deuxième, celui de la masse monétaire c’est-à-dire celui de la quantité de monnaie mise en circulation, semble être bien contrôlé par la Banque centrale européenne (BCE) malgré les taux d’intérêt très faibles voire parfois négatifs. La quantité de monnaie n’excède par la quantité de biens et de services en circulation. Elle ne provoque pas de tension supplémentaire sur la demande des biens et services ni de tension sur l’euro.

Quant au troisième, celui de la progression des salaires, il tourne au ralenti avec le gel de l’indice des fonctionnaires, une légère revalorisation du smic de 2,19 % en octobre 2021, et une deuxième de 0,9 % en janvier 2022. Il continue de tourner en sous régime malgré quelques hausses salariales dans certaines branches professionnelles en 2021. Il est donc peu probable qu’il amplifie, par son mécanisme, la fameuse spirale « hausse des salaires-hausse des prix » qui provoque l’inflation par les coûts.

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